Les Banques Populaires face à la crise
Nous vivons tous une crise inédite, où nous craignons pour nos familles, pour nos amis, pour nos anciens, où nous mesurons la superficialité de beaucoup de choses qui nous occupent habituellement au quotidien.
Dans cette très grave crise du Covid-19, les banquiers, naguère décriés, sont là, au travail chaque jour pour servir leurs clients, reporter des échéances de prêts, soutenir la trésorerie des entreprises, accompagner et rassurer leurs clients particuliers et professionnels. Dès la première semaine de confinement, plus de 250 000 entreprises clientes ont bénéficié automatiquement d’un report d’échéances. Les Banques Populaires sont la première banque des PME en France (étude TNS Kantar PME-PMI 2019), cela nous donne une très grande responsabilité vis-à-vis de toutes ces entreprises et nous l’assumons. À la mi-avril, près de 50 000 Prêts Garantis par l’Etat ont déjà été accordés dans nos agences pour 6 milliards d’euros, représentant près d’un quart du nombre de dossiers accordés en France. La plupart de nos collaborateurs travaillent à distance ou en agence pour continuer d’assurer un service de qualité. Reconnues comme un service essentiel dès la mise en place des mesures de confinement, les banques jouent pleinement leur rôle de système sanguin irriguant l’économie.
C’est aujourd’hui difficile à entendre mais les crises ont aussi des effets positifs. Elles sont des accélérateurs de tendance, elles permettent de détecter des signaux faibles qui finissent, à terme, par se généraliser. À n’en pas douter, la reprise s’activera autour de trois piliers :
- la santé, l’environnement et la biodiversité : les enjeux environnementaux et de santé seront clairement au cœur des activités des mois à venir ;
- de nouvelles formes de travail et de collaboration : le digital, déjà si présent, va trouver une autre place avec le développement du télétravail notamment ;
- la relocalisation des activités : il va être nécessaire d’inscrire durablement les circuits courts dans nos paysages industriels et commerciaux, tout en relocalisant des productions essentielles en France ou en Europe.
Par ailleurs, je voudrais saluer les initiatives des Banques Populaires en région, à l’écoute de leur environnement, qui soutiennent des projets solidaires et sociétaux, par des dons, du mécénat ou des engagements de leurs collaborateurs. Elles le font discrètement, fidèles à leurs valeurs, sans chercher à le faire savoir, et c’est certainement la meilleure manière de le faire.
Je veux dire un très sincère merci aux 31 000 collaborateurs des Banques Populaires pour leur réactivité et leur sens de la responsabilité. Et je voudrais assurer à nos 9 millions de clients dont 4,5 millions de sociétaires que nous comprenons leurs inquiétudes. Nous mettons tout en œuvre pour y répondre.
Et si j’osais me projeter dans un « à venir », je voudrais donner rendez-vous à tous pour l’après afin de mieux encore partager notre raison d’être, notre engagement envers la société, et faire vivre pleinement nos valeurs fondamentales d’entreprise coopérative : la solidarité, l’attachement à chaque territoire et la vision long terme. Notre modèle coopératif est peut-être ce vaccin que recherche notre économie moderne pour retrouver du sens, protéger des excès et agir en proximité.
André Joffre
André Joffre
Président de la Fédération Nationale des Banques Populaires